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Contrepoint  / er-e Trans-spatialiste / Patrick Thuillier - Yann Gautron - octobre 2009.




Contrepoint  / er-e Trans-spatialiste / Patrick Thuillier - Yann Gautron - octobre 2009.


 

 

PREFACE – Contrepoint – er-e- (2009).

 

 

Wolfang Amadeus Mozart, dans sa composition de la flûte enchantée ou des Noces de Figaro, fut touché par la grâce divine. À l’instar de ce grand compositeur, un des plus grands maîtres de l’opéra, Patrick Thuillier, dans son inspiration de pureté et d’élégance littéraires, demeure également possédé par un esprit divin…

Tout naturellement, en tant que maître de la mélodie poétique, l’écrivain a choisi un terme musical, « Contrepoint », pour titre d’un recueil empli de simplicité et de grâce mystique. Selon sa définition musicale, le contrepoint est une « technique de composition consistant à superposer plusieurs lignes mélodiques », en l’occurrence, la trame spirituelle de Patrick Thuillier  est guidée par la superposition de deux lignes mélodiques, l’une encline à évoquer l’histoire d’un château, l’autre inféodée à l’histoire chevaleresque du poète.

Cette composition singulière sait atteindre un ensemble harmonieux où les éléments de la nature se mélangent, dans une volupté seigneuriale, aux fruits de la pensée ancestrale, historique. Le fleurissement de l’esprit, fondation de l’alliance prophétique, cherche à se métamorphoser en une partition à une voix, comme un essaim d’abeilles proliférant dans une seule et même ruche au sein d’un bourdonnement unique, uniforme et chanté.

Derrière la clarté du chant poétique, transparait une musicalité de l’écriture, accompagnée du tremblement d’une âme inquiète, comme dans les œuvres de Mozart.

Dans ses derniers retranchements humains, Patrick Thuillier, orfèvre des mots, s’emploie à décrire les souvenirs de son enfance agreste ; il a vécu dans une demeure seigneuriale, d’où sa propension manifeste à écrire son envoûtement, son enchantement, sa fascination à l’égard des édifices de pierres, des domaines historiques. En témoignent ses recueils précédents : « Pierres des siècles d’éternité », « Territoire », « Domaine en héritage ». « Il se peut que seule ton âme soit habitée d’un langage de pierres souveraines… »

Le poète  s’attache à  faire revivre la mémoire de lieux ancestraux, dans le cas présent, le château de Kerjean ( En Saint-Vougay, Finistère, forteresse de la Renaissance ).

Patrick Thuillier cherche à s’approprier le naturel mais aussi la domestication des citadelles fortifiées, révélant son attachement aux traces du passé, à la grande fresque historique et légendaire humaine, bref à « une histoire de source et de racines…échafaudée…dans l’avidité ». Le penseur, dans son « ornementation intérieure », est un anti-iconoclaste révolté. La représentation et la vénération des images inhérentes à la conscience ancestrale, lui fournit un froment propre à sa croyance en la réincarnation des êtres.

Dans ce contexte idéologique, la nature joue un rôle primordial : elle participe à la création d’un tableau naturaliste, sous la double influence du réalisme de Flaubert et du positivisme de Taine, où l’ambiance des châteaux est intimement liée au décor naturel ; les fontaines, douves, jardins champêtres, parcs romantiques,... agrémentant les domaines, sont à l’écoute d’une nature apaisée au chevet de l’âme. Un « silence révélateur » charme « une pleine lune en résonance ».

C’est la raison pour laquelle les encres de Yann Gautron, par un symbolisme fondé à partir d’un mélange d’éléments naturels et d’une géométrie plasticienne de l’espace aussi dénudée que dans le suprématisme de Malévitch, dévoilent ce rapport étroit entre l’imitation de la nature et la vie féodale ; en effet, ces œuvres plasticiennes s’apparentent à un réseau de chemins évoquant un ensemble architecturé, le « poli d’une mémoire à rebours » rayonnant dans « un ciel de pluie verrouillé… ».

En un mot, elles développent une inspiration mutuelle entre le poète et le plasticien.

Tant la symbiose entre le château et la nature est omniprésente dans ce recueil agréablement conçu, tant la fusion entre les deux histoires, celles du château et du poète, demeure sensible, « longeant un imposant mur séculaire ».

 

                                                                                                         

                                                                                                                         Henri Le Guen

Encre composée à base d'excréments, de végétaux, d'eau de pluie, d'eau de ruisseau et de terre par Yann Gautron.


Extrait de "Contrepoint" Patrick Thuillier / er-e Trans-spatialiste / 2009.

C'est un château
dans l'éclat
d'antiques blessures

d'anciennes liesses

La légèreté d'un été
statufie un soleil radieux

des ombres
glissent claires
dans l'éternel d'un jour...


Extrait de "Contrepoint" Patrick Thuillier / er-e Trans-spatialiste / 2009.

Fossé à l’aplomb du temps

complice
du secret miroir des eaux
entre
le lacis fluctuant des ombres
inextinguibles
et
la pluie drue
d’une solaire luminosité
sur le vif de ta présence…


Encre composée à base d'excréments, de végétaux, d'eau de pluie, d'eau de ruisseau et de terre par Yann Gautron.



Encre composée à base d'excréments, de végétaux, d'eau de pluie, d'eau de ruisseau et de terre par Yann Gautron.

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